Citations sur le rêve

Pour inscrire la technique du rêve éveillé dans l’histoire de la psychologie, rappelons les origines de cette méthode et les avantages qu’y ont trouvé bien des psychanalystes et psychologues.

Freud : L’interprétation des rêves

Dans son ouvrage consacré aux rêves nocturnes, Freud reconnaît qu’un accès plus direct à l’inconscient est possible par l’analyse des rêves éveillés :

"Une analyse approfondie des fantasmes diurnes (ce qui correspond aux rêves éveillés) nous apprend à quel point ils sont analogues à nos rêves (nocturnes) et méritent le nom de rêves. Leurs traits essentiels sont les mêmes que ceux des rêves nocturnes ; leur étude aurait pu, en fait, nous ouvrir l’accès le plus court et le meilleur vers l’intelligence de l’inconscient."

Jung

Le rêve éveillé s’inspire de l’imagination active pratiquée par Jung (le successeur annoncé de Freud qui a préféré trouver sa propre voie...).

C’est sur toute l’œuvre de Jung et son travail sur la symbolique que repose la pratique du rêve éveillé libre.

Gaston Bachelard

En raison de son travail sur la symbolique et l’imaginaire, Gaston Bachelard est l’un des fondateurs spirituels du rêve éveillé. Quelques citations :

"La rêverie guérit le souvenir."

"Les lignes imaginaires sont les vraies lignes de vie... Imagination et volonté sont les deux aspects d’une même force profonde... A l’imagination qui éclaire le vouloir s’unit une volonté d’imaginer, de vivre ce qu’on imagine."

Georges Romey : Le rêve éveillé libre

Georges Romey est le créateur de l’EREL, l’école du Rêve Eveillé. Son œuvre comprend notamment des dictionnaires de la symbolique qui s’appuient sur le recoupement de milliers de rêves éveillés. Chercher la couleur commune à un symbole dans la cure de différents patients, voilà la base apportée par ce chercheur.

Mais il serait illusoire de chercher une interprétation automatique d’un rêve éveillé, et G. Romey le souligne systématiquement : "Il est vain de prétendre traduire le sens d’une image isolée de la structure onirique dans laquelle elle est insérée. Ce n’est que dans cette structure qu’elle prend sens. La dynamique de l’imaginaire, comme n’importe quel langage, obéit à des lois qui organisent l’agencement de ses mots-images et confèrent à ceux-ci leur puissance transformatrice."

Ce rappel dicte toute la méthode du rêve éveillé : à travers les symboles apportés par le patient, dévoiler la structure dont ils sont issus, et dans cette quête amplifier la transformation qu’ils ont amorcé.

Juliette Boutonnier

"Le rêve éveillé a des effets thérapeutiques même sans interprétation : c’est parce que l’angoisse est liée à des images qui se cristallisent en symboles, l’affleurement de ces images dans le rêve-éveillé réalise déjà un certain défoulement."

Natanson : Psychanalyse et rêve éveillé

J et M. Natanson indiquent, comme G. Romey l’affirmait également, que le rêve éveillé est thérapeutique même sans être interprété, dès lors qu’il est adressé à un tiers (le thérapeute).

"Le rêve éveillé a des effets thérapeutiques même sans interprétation : c’est parce que l’angoisse est liée à des images qui se cristallisent en symboles, l’affleurement de ces images dans le rêve éveillé réalise déjà un certain défoulement".

L’effet de décharge s’associe ici à la possibilité de transmettre le contenu inconscient angoissant au thérapeute qui le contient, et permet ainsi au patient d’assimiler cette énergie libre et source de tension, de l’assimiler.

Elisabeth Mercier : Le rêve éveillé dirigé revisité

Le rêve éveillé est dit dirigé dès lors que le thérapeute propose une image de départ. E. Mercier explique notamment en quoi le rêve est thérapeutique.


"Les obstacles (mur, porte close, paroi de verre, empêchement à se mouvoir...) sont nombreux pour le rêveur. Leur symbolique varie en fonction de la peur qu’ils représentent. Ils prennent souvent la forme de ce qui sépare le sujet de lui-même, de ce qui l’empêche d’avancer en le maintenant dans l’angoisse et la passivité.

La résolution du problème nécessite presque toujours un déplacement, ce qui entraîne une modification de l’espace lui-même. Par exemple, si un mur obstrue le passage, tout mode de franchissement de ce mur (escalade, creusement, percement...) va ouvrir sur un autre espace.

Ce changement de modalité signe le passage de la passivité à l’activité. Prenant l’initiative sur ce qu’il vit, le sujet cesse de subir, il reprend confiance en lui. Le jugements de valeur (pas toujours conscients) qu’il portait sur lui-même et sur sa vie se modifient. Le voilà capable de faire ce dont il se croyait incapable. Dès qu’il y a libération du potentiel, l’angoisse s’estompe et les sentiments de légèreté, d’apaisement, de joie, reprennent le dessus. Ces signaux, d’abord vécus en rêve éveillé, puis transposés dans la vie quotidienne, se renforcent et se répercutent sur l’ensemble des comportements."